Lanterne des Morts
Edifice religieux rare, la lanterne des morts est inscrite à l'inventaire des monuments historiques.
-
Crédit : La lanterne des morts - Yan-Gaëtan Olivo
-
Crédit : La lanterne des morts - Yan-Gaëtan Olivo
-
Crédit : La lanterne des morts - Yan-Gaëtan Olivo
-
Crédit : La lanterne des morts - Yan-Gaëtan Olivo
Ce curieux édifice mieux connu sous l'appellation "le monument" est une tour cylindrique en maçonnerie d'un diamètre de 1m60, de 4m de hauteur, coiffée d'une calotte avec une croix en fer forgé aux signes franc-maçonniques. Son architecture dépouillée, sa forme et la courbe de son dôme ont permis de situer sa construction dans la première partie du XVIIème siècle et il faut aller jusqu'en Limousin pour trouver sa réplique. Ce monument avait pour but d'honorer les morts et indiquait qu'on était en période de contagion, il limitait ainsi l'extension d'une épidémie.
Un peu d'histoire
Généralement, les lanternes des morts étaient édifiées dans l’enceinte même des cimetières qu’elles éclairaient durant toute la nuit. Mais celle de Nonglard présente une originalité car elle se dresse à un croisement de chemins. Lorsque l’on observe sa situation sur la mappe sarde, on s’aperçoit que l’espace compris entre l’église et la lanterne, actuellement place communale avec la mairie, était une propriété privée. Le Maître des lieux est alors, en 1730, Pierre Pottier. Son grand-père, Jacques Pottier, était chirurgien à Annecy où il épousa en 1650 Charlotte Leya dont le père, Jehan, bourgeois d’Annecy, était alors propriétaire de ce terroir. C’est donc à partir de 1650 que les Pottier mirent pied à Nonglard grâce à ce mariage après avoir quitté l’Anjou, dont ils étaient originaires, pour se réfugier en Savoie, pour cause de guerre de religions.
Gilbert Viviant, membre de l’académie florimontane, qui a consacré de longues années de recherches pour éclairer l’étonnante lanterne de Nonglard, apporte une explication plausible : « A la fin de 1669 et au début de l’année suivante, des épidémies ayant à nouveau frappé la commune et ayant causé 25 décès dont onze enfants (peut-être à cause de la variole), Jacques Pottier fit alors édifier la lanterne des morts au bord du chemin jouxtant l’entrée de sa propriété comme il en existait dans les provinces d’origine de son père et de son grand-père. C’est ainsi que les lumières disposées dans cette lanterne au centre du village indiquaient qu’on était en période de contagion et faisaient partie des moyens de limiter l’extension d’une épidémie. »
Ce monument de « protection locale » qui n’est plus éclairé que par la lumière du jour est inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 1964. Une restauration a été réalisée en 1996 pour mettre en valeur cet étrange monument qui sert à éloigner les esprits maléfiques et attirer notre curiosité d’aujourd’hui.
Informations pratiques
Comment venir ?
Au croisement des chemins conduisant vers les hameaux du village et à moins de 50 mètres de l'Eglise. Plan d'accès
Commentaires